Epiphanie Chaotique, L'objectivisme, le réalisme et Aristote.
Au début ce qui m'a encouragé à relire Aristote fut l'école autrichienne d'économie en son rationalisme praxéologique qui selon un économiste -François Guillaumat- et Murray Rothbard ainsi que Von Mises reprenaient largement le rationalisme scolastique, c'est donc à partir de cela que j'ai choisi non pas spécifiquement la scolastique mais Aristote, le scolastique.
Derrière le retour à Aristote et à la bonne vieille métaphysique, derrière son approfondissement, derrière son éclaircissement, derrière le retour à l'esprit scolastique, deux monstres de la philosophie sont spécifiquement visés et critiqués : Husserl et Heidegger. Mais il ne faut pas se tromper, par exemple, lorsque nous disons qu'il est parfois impossible d'envisager l'être autrement que comme un étant, nous faisons référence à une phrase de Blaise Pascal : il est impossible de définir l'être puisqu'inéluctablement vous devrez dire "l'être est..."
Il est d'ailleurs surprenant de voir ce que l'ensemble de la philosophie doit à Aristote et à sa postérité scolastique : l'intentionnalité, l'a priori et l'a posteriori, l'être qui se dit en plusieurs sens (repris par Heidegger), la diversification de la pensée par concepts, la logique -le principe de non contradiction-, les catégories, la pensée formelle, l'être et l'existant, la métaphysique elle même, le sujet et la pensée avec l'apparition du nominalisme, du réalisme et du conceptualisme et le rapport de la pensée au monde... Pratiquement toute la philosophie générale, nous la devons à Aristote. Certes je vois de l'Aristote jusque dans mon potage : mais nous devons beaucoup à cet homme.
Si je reprends Aristote, c'est aussi pour innover de manière décisive en restant dans l'esprit conceptuel d'Aristote.
Ainsi, si j'ai choisi de rendre hommage à mon maitre Aristote, si j'ai choisi de redevenir au 21 emme siècle aristotélicien et de reprendre la scolastique, c'était pour achever son oeuvre métaphysique en mettant en avant d'autres thèses, d'autres solutions, d'autres innovations, d'autres interprétations ; on pouvait achever l'oeuvre de la scolastique et cela n'a jamais été fait et l'on peut aussi achever les principaux problèmes de la métaphysique non pas en comptant sur les avancées modernes mais en comptant sur l'esprit aristotélicien lui même avec une note de créativité, d'imagination créatrice et même d'absurdité. L'on pouvait par a priori -et nous reviendrons sur ce que l'on désigne par a priori- extraire des connaissances de la nature avant l'apparition de la physique moderne. Il était possible d'apporter des éclaircissement ultimes à la métaphysique et à certaines de ses thèses. Il était possible de faire de la métaphysique quelque chose de partiellement achevé et de définitif, il existait des connaissances décisives et définitives en métaphysique, des connaissances sures et certaines, sorte d'objectivisme d'appoint à la science mais aussi d'objectivisme qui la fonde, mais aussi objectivisme qui englobe le subjectivisme en lui même
L'objectivisme est l'attitude qui consiste à savoir ce qu'est une chose indépendamment de vous, de vous c'est à dire de vos croyances dans le sens : ce que vous projetez sur la chose volontairement ou involontairement, l'altération ontologique que vous lui donnez, de vous c'est à dire de la manière dont vous la pensez, le sujet pensant qui cherche à se séparer de ce qu'il est, de ce qu'il fait pour connaitre ce qu'il vise : son objet, l'objectivité, l'objectivisme
Mais pas de mal entendu : il ne s'agit pas de prétendre que la pensée n'entache pas son objet : ce qui est faux souvent; il s'agit d'interpréter la phrase de Bergson de manière aristotélicienne : rien ne nous oblige de voir le monde à travers des lunettes. Nous pouvons connaitre ce que les choses sont en elles mêmes, c'est même ce que nous présupposons sans nous en rendre compte et c'est même ce que présuppose nos connaissances lorsque nous les appliquons : nous connaissons bel et bien quelque chose de la chose en elle même par la manière consciente ou inconsciente dont nous réagissons vis à vis d'elle.
Le subjectivisme est l'attitude générale qui juge inséparable la pensée de son objet : L'objet que vous pensez, vous ne pourrez jamais le connaitre indépendamment de la manière dont vous le pensez, à mettre l'idée en avant contre la chose : elle abonde en philosophie, elle va donner naissance à la phénoménologie, au formalisme logique, à différents idéalismes, au nominalisme comme Hume et Berkeley, au relativisme, au kantisme, à l'idéalisme allemand qui ne va pas forcément remettre en cause les absurdités du kantisme, mais aussi -dans un autre registre- à la pensée de Wittgenstein.
Nous allons voir comment la raison Aristote s'oppose au nominalisme et à l'idéalisme et qu'elle apporte -que nous allons apporter- des preuves qui se veulent décisives contre le nominalisme et l'idéalisme : contre le subjectivisme, contre certaines formes de subjectivisme... Car certaines vérités logiques premières permettent de détruire des idoles.
Si l'on définit la phénoménologie de cette manière : "la manière dont vous pensez une chose mais aussi la manière dont elle apparait à votre conscience, révèle des éléments constitutifs de cette chose " alors de ce point de vue et selon une définition précise de l'objectivisme, la phénoménologie husserlienne est typiquement objectiviste : la manière dont vous appréhendez une chose vous fait connaitre votre objet de pensées, ce qu'il est en soi : le but de l'objectivisme est partiellement réalisé par cette méthode.
La critique de l'idéalisme se fait donc en quelques mots à peine du point de vue de l'hylémorphisme d'Aristote : si, vous monsieur, vous avez dégagé une idéalité indépendante de l'esprit, vous devez comprendre que vous l'avez abstraite des choses qui accomplissent cette idéalité, y compris des existants, vous devez comprendre que l'information saisie comme forme qu'est cette idéalité jamais ne se sépare d'une incarnation : c'est pour cela que la logique est d'utilité métaphysique puis scientifique : elle ne se sépare pas de sa matière, les existants, elle décrit la réalité même. Autrement dit cette idéalité n'est qu'une abstraction indépendante abstraite de son existant ou abstraite de son environnement psychologisant et l'idéalité est précisément indépendante -n'est soumise à aucun psychologisme- parce que l'existant est indépendant de votre esprit : la réalité objective existe indépendamment de la manière dont vous la pensez, votre idéalisme repose implicitement sur l'objectivisme... la logique est une norme idéale indépendante de votre esprit que parce qu'elle a été abstraite de ce qui la rendait indépendante de votre esprit ou psyché : l'existant... qui est une réalité objective indépendante de votre esprit, et de toute tendance psychlogisante. Et comment faire autrement qu'admettre cela ? Ainsi même lorsque vous manipulerez formellement la logique, vous ne pourrez vous priver de représentations et ces représentations justement se substituent à l'hylémorphisme métaphysique ou physique de sorte que ces représentations mentales intuitives et parfois indescriptibles par le langage se substituent aux processus logique d'existants : dans la pensée elle même, l'hylémorphisme de la nature objective est remplacé par l'hylémorphisme cogitatif puisque votre pensée informe inélectuablement une matière à l'instant même où elle se prétend purement formelle et d'ailleurs la forme -c'est à dire la logique formelle- n'aurait aucun intérêt si elle n'informait rien, y compris "p", "une proposition", un signe ou dans un autre registre une représentation.
Ainsi si vous avez affirmé votre idéalisme -en partie en réfutant le psychologisme-, vous avez démontré mon réalisme objectiviste désigné par la terminologie "réalité objective".
Vous en voulez une preuve ? Même lorsque l'un des grands représentants du subjectivisme, Kant, pratique sa première déduction transcendantale, il doit penser à pratiquer la synthèse reproductive de l'imagination, même lorsque kant exerce et établit cette unification, cet acte de synthèse est fait eu égard à une connaissance une et unifiée, c'est donc bel et bien que la forme unifie quelque chose, c'est à dire une matière, qu'elle informe cette matière et qu'elle la modèle : précisément -et inversement- ce n'est pas l'esprit qui modèle les objets de la connaissance mais la réalité elle même puisque la détermination d'unification du réel est antérieure à sa construction par l'esprit : l'on est irrémédiablement obligé d'admettre qu'il existe de l'information dans le réel, ne serait ce que parce qu'il existe des mondes -leibniziens- possibles.
Maintenant même si l'on n'admet pas l'unification du réel indépendamment de et avant l'esprit, la logique unifie toujours quelque chose comme des faits qui eux mêmes portent parfois sur des existants.
Nous allons maintenant proposer une démonstration d'objectivisme c'est à dire aussi de réalisme philosophique par l'évidence logique
1-J'existe (si je le nie, je le présuppose)
1 bis-la logique est ce qui guide ma réflexion puisque la preuve de mon existence repose sur elle : je dois faire confiance à la logique parce même lorsque je doute d'elle je suis obligé de l'utiliser
2-je n'ai pas toujours existé (du fait de ma mémoire et de ma conscience qui nie et présuppose)
3-Je n'ai pu naitre du néant (nécessité logique)
4-quelque chose a toujours existé et ce n'est pas moi (nécessité logique)
5-lorsque je pense que j'existe j'accomplis l'être pour soi tel qu'il y a un avant et un aprés d'un acte de conscience : j'existe dans le temps : c'est le principe d'individuation et puisque j'ai conscience plusieurs fois de quelque chose qui peut être simultané, nous dirons que le principe d'individuation individue mes actes de conscience selon l'espace et le temps
6-la simultanéité est considérée comme une preuve de l'existence de l'espace propre à mes actes de conscience
7-toute conscience est conscience de quelque chose (axiome : si je le nie, je le présuppose car si je nie que j'ai conscience de quelque chose j'ai conscience que je n'ai pas conscience de quelque chose), si je n'ai pas conscience de moi, j'ai consicence d'un autre et cet autre est un objet
8-ce n'est pas ma conscience qui détermine ma conscience objectale d'un autre mais mon inconscient ou quelque chose qui a existé et qui n'est pas moi puisque je puis affirmer que je n'ai pas conscience que c'est moi qui détermine l'autre objectal
9- j'admets alors que ce n'est pas moi mais autre chose qui fait que quelque chose qui n'est pas moi est ce qu'il est alors j'admets que ceci s'appelle l'information.
10-ce quelque chose qui n'est pas moi et qui est la négation de ma conscience subit le principe d'individuation puisque si je puis déterminer mon objet, ma conscience s'individue ; inversement si la négation de ma conscience c'est à dire le réel détermine un objet, elle s'individue elle aussi et créé un réseau d'objets individuels et distincts accessible à ma conscience : cela s'appelle l'interobjectivité
11-Puisque je ne puis appréhendé l'interobjectivité qu'à travers ma conscience, on la nomme interobjectivité transcendantale
12-Mais puisque cette interobjectivité révèle quelque chose du réel c'est à dire de la négation de ma conscience : elle est une interobjectivité réelle qui s'objective en interobjectivité réale c'est à dire passe de l'être en s'objectivant, en se transformant, en se manifestant en étant,
A ceux qui doutent de l'existence d'une réalité objective indépendante et qui la prenne pour un mythe, je dirai ceci : dés lors que vous admettez qu'il y un autre, c'est à dire quelque chose qui n'est pas vous, qui n'émane pas de vous, alors vous admettez que quelque chose est indépendant de vous, de vos pensées, de vos actions, de votre essence, de vos altérations. Un tel élément qui n'est pas vous est distinct de vous, de vos actions et de votre essence.
A ceux qui doutent que je ne puis connaitre cette réalité indépendante indépendamment de ce que je suis, de ce que je pense, de ce que j'altère, indépendamment de mon langage et de mon entendement, je réponds : dans chaque action de vos vies vous n'agissez sur une chose et vous n'observez une chose qu'en tant que vous présupposez que vous avez retiré d'elle ou que vous avez exercé sur elle -en en défalquant par la suite votre essence- une information originelle ou dérivée qui fait qu'elle est ce qu'elle est.
Un élément dérivé qui n'est pas de vous mais qui est en vous ne peut être issu que d'un élément originel venant de ce qui n'est pas vous, tel que l'élément dérivé tire une information sur l'essence de ce qui n'est pas vous par le simple fait que vous pouvez vérifier ce que vous connaissez et que continuellement même dans la négation ou la suspension de ce que vous connaissez, vous présupposez et n'effacez pas la chose même que vous niez ou que vous cherchez à contourner lorsque vous vivez et lorsque vous pensez : l'existence indépendante idéalement puis réellement de l'information d'un objet de pensée indépendant de vous.
La matière est informée et la nécessité logique d’individuation de a et b révèle l’extra mentalité de l’espace tandis que la causalité extra mentale montre la réalité du temps
Dés lors que l’on a compris que l’existence est un prédicat, que l’existence implique l’existence, que le concept d’être est présupposé même lorsqu’il est occulté, que l’existant et non l’esprit est le support de l’information, que le concept est non pas ce dont l’esprit a besoin pour comprendre l’existant mais ce dont l’existant a besoin pour être ce qu’il est et pleinement exister, alors l’on aura compris l’imposture du nominalisme et de l’idéalisme
Ainsi Husserl admettra l'indépendance idéale seulement alors même que celle ci est tirée de l'indépendance du réel.
Pour nous mettre en adéquation avec la réalité objective, il faut critiquer le nominalisme et nous ne sommes pas certes les premiers à l’avoir critiqué, détruire le positivisme et nous ne sommes pas certes les premiers à l‘avoir détruit. Mais toute cette destruction et critique a pour but de surpasser l’objectivisme vers la constitution d’un objectivisme suprême, conséquence naturelle ultime du réalisme anti nominaliste vers la critique de l’idéalisme et de la transmutation de la méthode phénoménologique comme méthode de l’objectivisme suprême. Toute la démarche philosophique tient dans la fondation des conséquences ultimes du réalisme anti nominaliste vers l’édification de la méthode suprême de la connaissance du monde objectif.
Car même lorsque l'imagination créatrice édifie un objet de pensées, elle ne le présente que comme réalité originale possible d'une part et possibilité composée aussi des extractions de la réalité -la première réalité étant vous même que vous distinguez de vous même tel que cela a une objectivation sous la forme d'une distinction entre deux existants bel et bien réels, réales- mais indépendante de cette réalité d'autre part.
Par là même l'objectivisme, le réalisme aristotélicien sont largement démontrés, l'idéalisme, le nominalisme largement réfutés.
Voilà donc la démonstration de l'objectivisme réaliste. Ce que nous appelons donc logique formelle se réalise par les relations et les réseaux d'existants: ce qui est logique c'est avant tout notre réalité courante. Par delà cela, le réalisme absolu c’est passer du mot à sa réalité, c'est à dire du mot à l'équivalence ontique de l'être qui s'exprime par des étants, des actions et des relations.
Lorsque maintenant nous disons qu'il n'est pas possible de séparer la forme de sa matière, nous disons : il est impossible d'avoir un concept sans sa représentation ; si nous avons le concept de cheval, nous devrons tôt ou tard nous représenter un cheval, si nous avons le concept de commencement, nous devrons tôt ou tard nous représenter par exemple -par exemple- une chaine causale ou liée d'existants ou d'images. Jamais l'information ne se sépare de son incarnation parce qu'elle est nécessairement incarnée, représentée, réalisée.
Mais si en métaphysique et en physique théorique nous développons des concepts sans en voir l'équivalence dans le réel ou le réel imaginé c'est que notre réflexion a priori a pris quelque chose du réel qui existe mais qui est intrinsèquement non représentable mentalement parce qu'il ne peut intrinsèquement pas faire l'objet d'une observation bien qu'il révèle quand même quelque chose du réel
Lorsque nous parlons de représentation, nous parlons finalement de réalité : il n'est pas possible de comprendre le concept de cheval sans avoir connu -sans qu'au moins un homme ait connu- la réalité de cheval, son incarnation concrète. Même chose pour l'imagination où il est impossible de composer un monde imaginaire sans l'édifier par des incarnations, des manifestations de ce concept et même chose pour un concept composé d'abstractions arbitrairement choisies qui devra tôt ou tard se manifester par des incarnations.
Le concept et l'impossibilité de ne pas avoir recours tôt ou tard à sa représentation, cela même les nominalistes -comme Berkeley- l'admettent pour justifier leur nominalisme.
Si maintenant une information sera nécessairement incarnée, c'est qu'elle aura d'autres attributs que sa propriété informante, c'est à dire que ces autres attributs seront l'information de sa propre incarnation, puisqu'il aura fallu donner une forme à l'incarnation et qu'il aura fallu distinguer ce que l'incarnation fait (ses actions informantes) et ce par quoi elle est faite (ce par quoi elle est informée en tant qu'incarnation)
L'objectivisme métaphysique ou scientifique inclut le subjectivisme comme méthode transitoire ou d'appoint, ce qui veut dire que le subjectivisme phénoménologique est inclu naturellement en métaphysique et il peut devenir une praxéologie cogitative, le but ultime étant toujours de savoir de manière idéale ce qu'est le monde indépendamment de ce que j'en pense : non pas la réalité indépendamment des concepts mais ce que les concepts signifient dans la réalité : ce que concrètement les concepts désignent du doigt dans le monde et le concept d'être est précisément ce que vous pouvez désigner du doigt dés lors que pointerez sur un existant en en désignant sans vous en rendre compte l'existence. Ce que la logique aussi désigne dans le monde réel, ce que la pensée humaine révèle du monde réel, la réalité étant définie par l'hylémorphisme.
la pensée s'englue dans la pensée mais toujours son but initial est de se séparer d'elle même d'en venir aux choses telles qu'elles sont : c'est ce que présuppose la connaissance même.
Chaque existant dans l'univers aura un degré de déterminisme et un degré d'indéterminisme, ce dernier chez l'homme s'appelle la liberté. Dans un sens nous pouvons dire que même la nature a sa liberté : elle est une entité mouvante, adventice, distincte de l'incrée, qui peut changer et être bonne ou mauvaise, le plus souvent initialement hostile.
Lorsqu'un ainsi nous subissons une cruauté nous la subissons qu'en tant qu'elle est un don de la nature distincte de l'incrée, c'est donc par les possibilités indéterminées de la nature que nous subsissons un mal. Indéterminée signifie indétermination initiale qui par la suite édifie des déterminations qui seront un mal : si un mal est possible dans le monde, c'est précisément parce que la logique est applicable à ce monde, qu'une détermination de la nature soit "choisie" par elle même fait qu'inéluctablement cela sera nuisible à un existant qu'elle accueille et bénéfique à un autre existant, c'est donc parce qu'il y a une détermination choisi par un indéterminisme initial qu'il y aura nécessairement un mal. Une détermination étant nuisible à l'un et bénéfique à l'autre.
Voici le discours ô combien salutaire d'un réaliste naif :
« Toute cette critique de l'idéalisme est une analogie de la critique du conceptualisme nominaliste, tout comme le nominalisme qui affirme que les concepts sont une pure production de l'esprit n'ayant pas une traduction réelle coincidant avec la réalité objective, l'idéalisme conçoit que certains éléments pourtant réels ne sont que des productions de l'esprit, ainsi l'idéalisme conçoit ce qui est pourtant représentation équivalente du réel comme un mode d'appréhension du réel par l'esprit qui n'a pas d'existence en soi dans le monde sensible... Non pas forcément que tous les modes par lesquels nous pensons aient une équivalence objective mais qu'au moins certains modes que l'on considérait comme pure production de l'esprit dans l'appréhension du réel sont peut être des choses en soi de la réalité objective et non pas de simples modes ou productions de la pensée dans son appréhension du réel sans rapport réellement direct avec la réalité objective... Le nominalisme affirme que nos concepts ne correspondent pas à des caractéristiques réelles des choses mais à la manière dont nous les pensons ou dont nous en parlons.
L'idéalisme est la thèse selon laquelle nous ne connaissons que nos représentations, nous connaissons les représentations de la réalité objective mais non forcément la réalité objective elle même de sorte que cette représentation n'aurait pas forcément d'équivalent en soi dans la réalité objective.
La perversion possible née de l'affirmation selon laquelle nous ne connaissons que nos représentations est qu'elle peut conduire à affirmer que nos concepts ne sont qu'un dire du réel et non une chose en soi du réel.
En quoi l'idéalisme a t il un rapport avec le subjectivisme et l'objectivisme a t il un rapport avec le réalisme anti nominaliste ? Tout d'abord le réalisme anti-nominaliste EST objectivisme. Par ailleurs l'idéalisme que je rejette est une certaine conception bien personnelle de ce qu'est l'idéalisme.
l'idéalisme a un rapport avec le subjectivisme en ce sens que l'idéalisme lu dans ses derniers retranchements, interprété dans ses tendances perverses, envisage nos connaissances comme pures productions de l'esprit piégées par l'esprit qui les détermine parfois indépendamment de la réalité objective et non comme réalité objective qui détermine, aiguillonne, ces productions de l'esprit... et non comme équivalences de la réalité objective, c'est à dire mise en adéquation des productions de l'esprit avec la réalité objective. L'idéalisme poussé à ses derniers retranchements se formule de cette manière: Seules nos représentations existent et elles son bien souvent conventionnelles, le monde extérieur se résume aux idées qu'on en a.
Une telle définition de l'idéalisme témoigne "d'une confusion volontaire" de ma part entre subjectivisme nominaliste et idéalisme ou mieux d'une fusion entre les deux parce qu'intuitivement j'ai peut être cette impression fausse qu'ils relèvent finalement du même principe: Le subjectivisme, dans sa mentalité, dans certaine de ses implications et sachant qu'il affirme que nos connaissances sont conventionnelles, subjectives a tendance à affirmer que les connaissances sur la réalité objective n'existe qu'en l'esprit parce qu'ils ne croient pas que nos connaissances soient issues de la réalité objective dans le sens où nous ne connaissons que nos représentations sans pouvoir décrire fidèlement la réalité objective ou que ces représentations sont des outils de la pensée pour appréhender la réalité objective mais que ces outils ne se traduisent pas par une réalité dans la réalité objective non créée par moi mais indépendante de moi. L'idéalisme est la conséquence naturelle de l'imaginaire du solipsisme et le solipsisme ainsi que l'a priori absolu et l'imaginaire sont cette attitude philosophique qui m'aura le plus marqué et fasciné sans pour autant m'avoir dupé.
les idéalistes nient la connaissance en tant que la connaissance serait définie comme savoir de la chose en soi parce que pour eux,les productions de l'esprit ne sont pas forcément une représentation du réel, mais sont une disposition de notre esprit qui est un mode d'appréhension du réel et non la description du réel lui même et non une connaissance du réel lui même mais une connaissance de la manière dont les productions de l'esprit appréhendent le réel. Ils disent: "il n'y a de connaissance que par rapport au réel et une connaissance qui viendrait de notre propre esprit n'est pas une chose en soi mais une production de l'esprit en adéquation avec le réel, production de l'esprit étant outil d'appréhension du réel et non connaissance du réel" ... Alors même que selon les canons du réalisme anti nominaliste cet outil est une chose en soi de la réalité objective.
Il dit: l'aspect de la chose en soi c'est à dire le phénomène pourrait être PARFOIS immanent à la chose en soi alors même que nous le considérions comme appréhension par l'esprit de la réalité objective, l'esprit doit se transcender, dépasser son statut de sujet pour atteindre cet aspect en tant qu'il est une caractéristique réel immanente à la chose en soi tout comme Aristote l’affirmait en critiquant la théorie des Idées. Attention, ne vous méprenez pas, je n'affirme pas que l'aspect de la chose en soi ne serait pas une représentation relative à nos moyen de connaissance, j'émets l'HYPOTHESE issue de la mentalité, de l'esprit réaliste anti nominaliste, que cet aspect est immanent à la chose en soi et est donc une réalité effective et non une simple représentation relative à nos moyens de connaissance. le phénomène tel qu'il est appréhendé par la vue par exemple est la lumière qui se réfléchit en l'objet sous une forme produite par l'objet et non la représentation par l'esprit de la forme que donne la lumière à l'objet.
Il dit et ce n'est certes pas moi qui le dit : Il nomme phénomène "tout objet d'expérience possible", c'est l'aspect de la chose en soi, chose en soi qui demeure inaccessible, aspect qui correspond à notre appréhension sensible et que l'on peut connaitre en tant qu'il est perçu par l'intuition sensible.
Il nomme idéalisme transcendantal des phénomènes le fait que ces phénomènes constituent de simples représentations relatives à nos moyens de connaissance, et non des choses en soi. J'affirme que ces phénomènes sont immanents à la chose en soi, les connaitre, même par l'intuition sensible, ce serait connaitre la chose en soi car le phénomène en tant qu'objet n'est pas distinct de l'objet en soi et la représentation du phénomène est représentation de l'objet en soi.
Par ailleurs si le phénomène est "tout objet d'expérience possible" saisi comme tout objet surlequel il est possible de produire une connaissance qui serait intuition du sensible et qu'il est en outre l'aspect de la chose en soi qui constitue une simple représentation relative à nos moyens de connaissance, d'un côté l'appréhension sensible du phénomène aboutit à la connaissance du phénomène, de l'autre le phénomène est une simple représentation relative à nos moyens de connaissance, cela signifie que l'on a une connaissance d'une simple représentation qui serait relative à nos moyens de connaissance et non à une chose en soi, que l'on a une connaissance des représentations de la pensée qui sont distinctes de la chose en soi or ce que l'on cherche à connaitre ce sont les choses en soi et non les représentations relatives à nos moyens de connaissance en elles même et non des représentations de la pensée qui sont distinctes de la chose en soi en elles même. Ces représentations relatives à nos moyens de connaissance ne sont rien d'autre que les choses en soi ou des caractéristiques objectives de ces choses et par là même la chose en soi est accessible par l'intuition sensible. la représentation saisi comme phénomène que nous connaissons est la connaissance de la chose elle même ] vérifier ce paragraphe entre crochets ET VOIR "phénomène" et "noumène" dans le larousse philosophique et surtout dans le petit dictionnaire de philosophie.
mais quand même n y a t il pâs une différence entre ces deux affirmations:
1-concevoir la réalité objective comme la représentation d'une conscience
2-concevoir la représentation d'une conscience comme provenant de la réalité objective mais étant un mode de connaissance de la réalité objective qui n'existe pas en soi dans la réalité objective
bien plutôt concevoir la représentation d'une conscience non comme réalité objective mais comme mode de penser de la réalité objective
Si l'idéalisme est de concevoir la réalité objective comme la représentation d'une conscience et que celle ci signifie qu'elle provient de la réalité objective, cela ne signifie pas en conséquence et intrinsèquement que ce qui a été désigné comme "les modes d'appréhension du réel" ne sont pas en soi dans le réel et c'est là une définition de l'idéalisme qui pourrait être acceptable dans le sentier du réalisme anti-nominaliste
Le problème c'est qu'à force de concevoir la réalité objective comme représentation d'une conscience, de noyer l'objet dans la conscience pensante, on finit parfois par prendre ses distances avec la réalité objective en tant que la représentation du réel en accomplissant une dichotomie mortelle entre mode de penser pour la description du réel et connaissance elle même serait SYSTEMATIQUEMENT subjective en tant que même si la pensée idéaliste se déclare objective, elle n'est en définitive qu'une "subjectivité objective" et elle finit parfois par affirmer non pas forcément que la représentation d'une conscience ne doit plus prendre en compte la réalité objective mais que cette représentation ne la décrit pas ou plus en tant que cette description est savoir de la chose considéré comme en soi dans la réalité objective, le savoir devient un mode de connaissance de la réalité objective sans que ce mode ait un équivalent, une existence en soi, en tant que description direct de la réalité objective, en tant qu'élément en soi de la réalité objective. et c'est là peut être une conséquence perverse de l'idéalisme.
C'est ainsi que l'idéalisme noit le réel dans la conscience pensante et devient la porte ouverte au subjectivisme parce qu'il offre trop de libéralité et de puissance au sujet pensant
non pas en fondant un solipsisme objectiviste immatérialiste mais en déclarant que que cette objectivité n'est qu'un mode de penser de l'esprit, une production de l'esprit n'ayant pas de réalité effective
le solipsisme a pour moi une définition bien précise, il ne nie pas la réalité objective mais pose bien évidemment comme première connaissance que je suis, j'existe car le seule affirmation de mon inexistence présupposerait justement mon existence, ce solipsisme ne rejette pas l'hyopthèse selon laquelle le monde serait immatériel mais l'examine pour basculer peu à peu vers le réalisme anti-nominaliste et vers une sorte d'objectivisme suprême.
Toute l'histoire de la philosophie n'est non pas oubli de l'être mais oubli du réel par le sujet pensant. Or ce qui a de l'être en science c'est le réel...
Nous ne connaissons pas donc que nos représentations car ces représentations sont des retranscriptions d'éléments en soi de la réalité objective et par là même à travers nos représentations nous connaissons la réalité objective et non "ce que l'on dit de la réalité objective" qui n'est autre que nos représentations.
il existe au sein même de la structure du model standard du cerveau humain une capacité à se représenter un élément de la réalité objective de sorte que cette représentation de l'esprit soit exactement ce qu'est cet élément dans la réalité objective; mais il existe des cas -et c'est là qu'apparait l'idéalisme- où la représentation de l'élément de la réalité intervient aux confins des limites de l'intelligence humaine et dans ce cas la représentation de l'élément de la réalité objective par l'esprit n'est plus considéré comme ce qu'est l'élément de la réalité objective mais comme "un équivalent explicatif défaillant ou incomplet" de cette réalité objective, de sorte que cette représentation par l'esprit soit une sorte de représentation qui retranscrit mal les subtilités de la réalité objective que nous ne pouvons plus connaitre au vu des limites de notre intelligence, ce sont les limites de notre intelligence et les limites de la physique théorique qui conduisent à affirmer l'idéalisme selon lequel nous ne connaissons que nos représentations de la réalité objective mais qu'il est douteux d'identifier ces représentations aux éléments de la réalité objective.
L'idéalisme se conçoit donc comme le réflexe de la pensée qui nait lors des limites de l'exercice de notre intelligence sur les éléments de la réalité objective.
Si l'on définit grossièrement l'idéalisme comme l'affirmation selon laquelle nous ne connaissons que nos représentations et si l'on définit grossièrement le nominalisme comme la position selon laquelle on nie que les concepts aient une base objective dans les faits de la réalité, les nominalistes déclarant que la source des concepts est une décision subjective de l'homme… Alors l'idéalisme est une conséquence naturelle du nominalisme. En effet puisque nos concepts ne sont pas déduits de la réalité objective mais sont pures productions de l'esprit alors nous ne connaissons pas la réalité objective mais les pures représentations de l'esprit.
A la différence prêt qu'un idéaliste peut dire: les pures représentations de l'esprit ont un lien avec la réalité objective alors que pour les nominalistes les concepts sont des productions de l'esprit sans lien avec la réalité objective.
ce à quoi je réponds: si certains de nos concepts ne sont que des représentations de l'esprit alors l'esprit les détermine conventionnellement indépendemment de la réalité mais nos concepts ont un rapport avec la réalité donc nos concepts ne sont pas que des représentations de l'esprit mais des choses en soi de la réalité
cet argument procède de la présupposition selon laquelle si nous ne connaissons que nos représentations alors nos représentations ne peuvent être que subjectives et conventionnelles. Cette prémisse est elle exacte ?
Nos représentations proviennent de la structure du cerveau humain disent les idéalistes et en tant qu'elles proviennent de la structure de notre cerveau elles ne peuvent correspondre à la réalité en soi mais à la manière dont le cerveau les connait. Or la position réaliste est d'affirmer que le structure du cerveau humain se calque sur le réel et sur les nécessités du réel et par là même ce qui provient de notre cerveau n'est que l'image de la réalité en soi.
Représentations de l'esprit du sujet contre réalité objective de l'objet, concepts que l'on pense comme subjectifs contre concepts que l'on pense issus de la réalité
Les nominalistes affirment que les concepts sont conventionnels sans lien avec la réalité objective
Les idéalistes affirment que les concepts sont représentations avec lien de la réalité objective dans le sens où ils sont appréhensions de la réalité objective et non réalité objective en elle même.
Le nominalisme affirme que nos concepts ne correspondent pas à des caractéristiques réelles des choses mais à la manière dont nous les pensons ou dont nous en parlons. de la même façon l'idéalisme affirme que nos concepts ne correspondent pas à des caractéristiques réelles des choses mais à des éléments qui permettent d'appréhender le réalité de ces choses de sorte que ces concepts sont des pures productions de l'esprit qui disent des choses sur la réalité mais qui ne la décrivent pas en elle même.
L'idéaliste objectiviste pourrait corriger ainsi: ces pures représentations de l'esprit sont un mode par lequel nous appréhendons le réel mais non le réel lui même. nos représentations ont un lien avec la réalité objective mais nous connaissons les représentations de la réalité objective et non la réalité objective en elle même.
... Oui mais si vous connaissez les représentations de la réalité objective, vous connaissez aussi la réalité objective en elle même de sorte que vos représentations proviennent d'un équivalent existant, réel de la réalité objective, de sorte que vos représentations sont au moins proches d'une chose en soi, d'une réalité en soi ou correspondantes à une chose en soi non forcément palpable de la réalité objective.
Selon l'idéalisme subjectiviste l'attraction terrestre serait la représentation de l'esprit et non la réalité en soi qui permettrait de saisir pourquoi la pomme tombe de l'arbre vers le sol. Or si je dis que la pomme tombe vers le sol à cause de l'attraction terrestre, je considère naturellement l'attraction terrestre comme la loi de la réalité indépendante de mon esprit qui fait que toute pomme tombera toujours vers le sol mais si je dis que l'attraction est une représentation de l'esprit, je lui enlève la caractéristique selon laquelle l'attraction est une loi de la réalité objective puisque cette loi est une simple représentation de l'esprit qui saisit la chute de la pomme sans avoir de réalité en soi. L'attraction terrestre serait alors comprise comme loi dans l'esprit saisissant la réalité et non comme loi en soi de la réalité : les lois de la science sont les conditions dans lesquelles nous vivons et non les catégories par lesquelles nous pensons, mais si les catégories par lesquelles nous pensons ne sont pas les conditions dans lesquels nous vivons elles disent néanmoins quelque chose du réel tel qu'il est en soi et non tel qu'il est pour moi : tout le problème est de savoir qu'est ce qui dans la science est pour moi et qu'est ce qui dans la science décrit la réalité en soi : une connaissance du réel est possible mais bien plus devenir, se fondre ontologiquement dans l'objet que l'on connait, devenir lui en personne : voilà le véritable défi de la pensée humaine
Enrichissement à l'épiphanie chaotique précédente : La critique de l’idéalisme kantien par la démarche épistémologique aristotélicienne.
Voici un dialogue qui je l’espère par son véritable procédé discursif et ses erreurs constitutives sera pour vous -et pourquoi pas- une leçon d’épistémologie.
Il dit et ce n'est certes pas moi qui le dit: « Kant nomme phénomène "tout objet d'expérience possible", c'est l'aspect de la chose en soi, chose en soi qui demeure inaccessible, aspect qui correspond à notre appréhension sensible et que l'on peut connaitre en tant qu'il est perçu par l'intuition sensible.
Il nomme idéalisme transcendantal des phénomènes le fait que ces phénomènes constituent de simples représentations relatives à nos moyens de connaissance, et non des choses en soi. J'affirme que ces phénomènes sont immanents à la chose en soi, les connaitre, même par l'intuition sensible, ce serait connaitre la chose en soi car le phénomène en tant qu'objet n'est pas distinct de l'objet en soi et la représentation du phénomène est représentation de l'objet en soi.
Par ailleurs si le phénomène est "tout objet d'expérience possible" saisi comme tout objet sur lequel il est possible de produire une connaissance qui serait intuition du sensible et qu'il est en outre l'aspect de la chose en soi qui constitue une simple représentation relative à nos moyens de connaissance, d'un côté l'appréhension sensible du phénomène aboutit à la connaissance du phénomène, de l'autre le phénomène est une simple représentation relative à nos moyens de connaissance, cela signifie que l'on a une connaissance d'une simple représentation qui serait relative à nos moyens de connaissance et non à une chose en soi, que l'on a une connaissance des représentations de la pensée qui sont distinctes de la chose en soi or ce que l'on cherche à connaitre ce sont les choses en soi et non les représentations relatives à nos moyens de connaissance en elles même et non des représentations de la pensée qui sont distinctes de la chose en soi en elles même. Ces représentations relatives à nos moyens de connaissance ne sont rien d'autre que les choses en soi ou des caractéristiques objectives de ces choses et par là même la chose en soi est accessible par l'intuition sensible. la représentation saisi comme phénomène que nous connaissons est la connaissance de la chose elle-même.
Selon l'idéalisme subjectiviste l'attraction terrestre serait la représentation de l'esprit et non la réalité en soi qui permettrait de saisir pourquoi la pomme tombe de l'arbre vers le sol. Or si je dis que la pomme tombe vers le sol à cause de l'attraction terrestre, je considère naturellement l'attraction terrestre comme la loi de la réalité indépendante de mon esprit qui fait que toute pomme tombera toujours vers le sol mais si je dis que l'attraction est une représentation de l'esprit, je lui enlève la caractéristique selon laquelle l'attraction est une loi de la réalité objective puisque cette loi est une simple représentation de l'esprit qui saisit la chute de la pomme sans avoir de réalité en soi. L'attraction terrestre serait alors comprise comme loi dans l'esprit saisissant la réalité et non comme loi en soi de la réalité. »
Un professeur intervient : « Tes affirmations montrent un intérêt certain pour la philosophie et une bonne compréhension de certaines doctrines. Toutefois ta critique de l’idéalisme kantien contient effectivement des aberrations. Elle repose entièrement sur un postulat qui la relègue au rang d’une croyance : à savoir que la connaissance du phénomène serait connaissance de la chose en soi. Tu postules ce qu’il faudrait démontrer et qui restera indémontrable puisque la réalité objective à laquelle tu voudrais comparer identiquement nos représentations ne peut être pensée justement qu’à travers celles-ci. Autant affirmer « je crois en Dieu et il ne peut me tromper » mais cela n’a rien à voir avec la science. La science ne s’occupe pas de l’être, par exemple la loi de Newton parle de la masse des objets qui s’attirent, de la distance entre les objets mais jamais de la force en elle-même, de son être, que du phénomène tel qu’il nous apparaît dans la chute des objets. Et ce n’est pas une perversion, l’étude du phénomène suffit pour envoyer des fusées sur la lune. Tout ceci n’est qu’une croyance en une réalité objective qui sort du domaine de la science. Toutefois il est respectable du point de vue de la raison pratique, pour se donner une morale à condition d’éviter la confusion croyance/science source de tous les dogmatismes. »
Ibn el Fahd répond alors : si le fait que la chose en soi n’étant rien d’autre que phénomène n’est pas démontrable c’est qu’il est non pas une croyance mais un axiome suprême de la connaissance et comme le dit Tresmontant : « il y a de la pensée dans le monde » tout en ajoutant « Kant est intégralement nominaliste » Or l’empirisme naif associé à la doctrine aristotélicienne de l’universel est le fondement de notre révolution épistémologique.
Kant a en effet commis trois erreurs fondamentales :
1-Il a fait une dichotomie mortelle entre le raisonnement analytique et le raisonnement synthétique
2-Il a décrit le phénomène comme étant circonscrit par un évènement s’inscrivant dans le temps et l’espace, ces derniers étant uniquement des représentations de l’esprit alors que nous considérons que le temps et l’espace sont des réalités extra mentales de telle sorte que nous pouvons au moins affirmer que même si le temps et l’espace ne sont pas tels que nous nous le représentons, il en subsiste au moins un équivalent dans la réalité objective.
3-Il a attribué aux mécanismes de la pensée humaine des obstacles artificiels alors qu’en réalité la pensée humaine se calque fondamentalement sur les nécessités de la réalité objective de telle sorte que nous pouvons une nouvelle fois affirmer : « il y a de la pensée dans le monde » et cela dans la lignée du réalisme des Universaux c'est à dire de la mise en adéquation des productions de l'esprit avec la réalité objective.
Mon épistémologie tente par la description des phénomènes d'arriver à la chose en soi de l'univers or la chose en soi de l'univers n'est rien d'autre que les lois des phénomènes de l'univers et le mouvement est le fondement de tout ce qui est dans l'univers. L'être de l'univers c'est l'élucidation de la chose en soi du mouvement des étants dans l'univers. La découverte de la chose en soi de l'univers n'est rien d'autre que l'élucidation des lois de ses phénomènes.
Il y a donc une transmutation fondamentale de la notion de noumène ou chose en soi : la chose en soi n’est rien d’autre que la loi ou l’invariant qui régit le phénomène et non l’être de la chose sur qui advient le phénomène. La chose en soi est un Universel, un invariant que nous déduisons des individus ou d’un ensemble de phénomènes identiques c'est-à-dire ce que nous trouvons d’identique en des phénomènes pourtant singuliers.
Ainsi nous pouvons affirmer les trois fondements sur lesquels nous bâtirons une nouvelle métaphysique qui prend en compte les données de la physique théorique sans renoncer aux concepts de la métaphysique plotinienne et aristotélicienne :
Rien ne peut naître du néant absolu et si l’esprit ne peut concevoir que rien ne peut naître du néant absolu c’est qu’il existe un être nécessaire et si l’esprit ne peut concevoir autre chose qu’un être nécessaire c’est que justement il existe un être nécessaire. Là encore comme le dit Tresmontant : l’athéisme est trois fois impensable car pour la troisième et dernière fois : il y a de la pensée dans le monde. Ainsi nous pouvons définir nos concepts métaphysiques de cette manière :
Il y a l'UN qui est un attribut de l’être nécessaire, l'être suprême et l'Etant suprême. Tout émane de l'UN, tout Etre suprême est énergie, tout Etant suprême est matière, tout mouvement présuppose un transfert d’énergie ou l’action d’une force.