La métaphysique : une introduction

 

 

 

Epiphanie chaotique, Introduction à la métaphysique. 
  
 
Je me suis surpris un jour à dire : "La première épreuve que j'ai eu lors de ma formation philosophique c'était de comprendre le concept d'être. Mais que voulaient t ils dire ces dictionnaires de vulgarisation en parlant de la science de l'être en tant qu'être ? Même intuitivement je ne saisissais rien. Je relisais et relisais les mêmes passages mais je ne comprenais rien. Et puis j'ai entendu parler de catégories aristotéliciennes de l'être et de catégories kantiennes de la connaissance : temps, lieu, puis qualité, quantité, relation, modalité ... Au début je ne réalisais pas que ces catégories pouvaient tout simplement se formaliser comme attributs en tant que fonction dans une phrase. Ces catégories se sont mises petit à petit en relation avec mes notions vagues de syntaxe que j'avais assimilée à l'école, l'être comme copule commençait à s'y lier... La syntaxe, le langage, puis la notion de système qui je le réalisais plus tard avait elle même une relation intime avec la logique. Cette dernière imposait à son tour le raisonnement. Le raisonnement par la suite n'existerait pas sans le concept et le concept n'existerait presque pas sans la réalité objective ni sans la conscience de cette réalité, l'ego étant lui même une réalité et même la première des réalités ; le tout lui même ne pouvant être pensé sans une compréhension sous jacente et souvent inconsciente de "ce qu'est" l'être. C'est ainsi que peu à peu j'édifiais l'ensemble d'un palimpseste philosophique intemporel"  
 
J'aurais du ajouter : "C'est pourquoi aussi à mes yeux de philosophe -à l'ancienne mode- le concept d'être se dissimule de manière centrale dans un océan de présuppositions derrière toute connaissance et que le concept d'action se dissimule derrière toute pensée connaissante et est le moteur de la vie et de l'existant en général. C'est enfin en raison de cinq notions clés que la philosophie est la réalisation de l'Homme lui même et le moteur possible de l'avancée d'une civilisation."  
 
Etre-action, concept, Raisonnement-rationalité-logique, Réalité, Conscience : presque toutes les disciplines de la philosophie s'édifient à partir de ces notions clés même lorsque l'on essaye de s'en débarrasser et précisément lorsque l'on cherche à les liquider.  
 
Mais ce n'est pas tout : l'ensemble de l'acquisition de la connaissance et tout simplement de la vie concrète dans une civilisation se fait de manière sous jacente grâce à ces outils de pensées...  
 
Avez-vous déjà vu un physicien, un médecin, un individu ou même un politicien qui tôt ou tard n'est pas obligé implicitement de raisonner ? Avez-vous déjà vu une science qui serait dépourvue -absolument- de concepts apparents ou sous jacents ? Avez encore vu des données empiriques sans une rationalité pour les traiter ou une conscience pour évaluer le traitement rationnel de ces données ? Avez-vous surtout vu une science solide et fiable qui ne s'appuierait pas sur la réalité, y compris la réalité pratique ? Enfin interrogez quiconque pense que l'être (el kawan) est un concept dont on peut se passer dés lors qu'il se met soudainement à vous dire "il est ..." (houa) en désignant une réalité.  
 
Comprenez alors que l'être est implicite tant dans le langage que dans la réalité, même si aucune langue de l'histoire humaine n'était venu le féconder.  
 
Face à la réalisation intuitive ou inconsciente d'une compréhension de l'être, la tendance de la pensée est toujours d'oublier la simplicité initiale de la philosophie : les degrés « d'évidences » premières, je dirais même les banalités de la vie.  
 
Par degré d'évidence j'entends des classifications d'évidences, évidence saisie comme quelque chose d’inévitable dont la contestation amènerait à l’erreur, dans le sens : je pense et je ne peux pas faire autrement d’admettre que je pense, cette chose est et je ne peux pas faire autre chose d’admettre que cette chose est… tôt ou tard, de manière implicite ou explicite, consciente ou non consciente. Par exemple l'évidence de praxis liée à l'aperception empirique comme transcendantale : "je vois", "je pense", "j'agis", évidence qui plus tard m'obligera à admettre que même lorsque je ne pense pas que je vois, cela ne change rien au fait que justement je suis en train de voir et ce si je nie la vue par la conscience tout autant que si je vois en l’absence de toute conscience. Ou encore par exemple, lors d'un degré d'évidence sensible moindre lorsque je dis "je ne pense pas que je vois cette chose", il m'apparaitra éventuellement que si je ne vois pas CETTE CHOSE, il se trouve que je vois quand même QUELQUE CHOSE d'une manière ou d'une autre. Ou encore mieux: si je dis "je ne pense pas que je pense" je suis précisément en train de penser, il s'agit alors d'un degré d'évidence logique absolu. Même derrière ce qui ne semble pas être une évidence il y a une évidence. Nous pouvons ainsi classer les évidences par catégories combinées de praxis, d'aperceptions, de perceptions, de logique ou même d'acquisition universalisée issue de ces combinaisons d'évidences élémentaires (exemple : il est maintenant acquis que l'homme a besoin d'un cerveau pour penser). Dans ce cas l’évidence d’acquisition s’appellera le plus souvent banalité. La première classe d’évidence qui permet de débusquer toutes les autres (y compris la banalité) est l’évidence logique et empirico-logique. 
 
Quelle est alors l'utilité de ces "évidences" ? Tout simplement de ne pas faire des erreurs catastrophiques dans notre manière de connaitre ou d'appréhender le monde. Par exemple, savoir que je vois même lorsque je cesse de croire que je vois atteste qu'il existe une réalité indépendante de la façon dont je la traite, prendre au sérieux les données de mes sens m'oblige à admettre qu'ils me fournissent une information de la réalité même lorsque cette information semble fausse ou encore d'une autre façon voir et agir avec succès sur ce que l'on a vu présuppose que la vue même donne une information fiable de ce qu'est la réalité sur laquelle on agit.  
 
Ce sont les premiers principes de la connaissance même si un jour ces principes sont remis en cause ou ont été remis en cause, cela ne changera rien à leur validité initiale. Pourquoi alors établir des principes premiers pour la connaissance ? Parce qu'ils permettent -par exemple- de partager notre expérience commune des erreurs et des succès passés, d'essayer de ne pas sombrer dans de mauvaises considérations émotives ou dans des défaillances de raisonnement, de raisonner des hommes lorsqu'ils commencent à sombrer dans l'absurdité.  
 
Un exemple ancien ? Si quelqu'un avait raisonné les gens comme El Gazeli ou les soufis ou des "docteurs de la loi" lorsqu'ils prônaient l'extinction de la raison en utilisant justement leur raison au nom de la considération qu'elle ne peut pas tout démontrer, peut être aurait on pu éviter un gaspillage de l'histoire.  
 
Un exemple moins ancien ? Von Neumann élève du mathématicien Hilbert n'a pas hésité à avancer pour résoudre un problème de la mécanique quantique que les données d'une expérience ne se produisaient que lorsqu'il y avait un être conscient pour percevoir ces données. D'autres physiciens l'ont suivi dans une débandade d'absurdités épistémologiques ou même tout simplement logiques, les philosophes passés et les philosophes modernes ont largement cautionné ces visions absurdes du monde. Autrement dit des millions de connaissants et de scientifiques au cours de l'histoire ont oublié les évidences logiques les plus élémentaires. Un autre exemple ? Lorsque l'on demande aux physiciens, Dieu existe t Il ? Qu’y avait-il avant l'univers ? Ils vous répondent : Je ne sais pas. Cette position agnostique -lorsqu'elle est sincère- est elle même une absurdité logique.  
 
Rappelez vous lorsque les premiers philosophes comme Parménide s'étaient rendu compte que du non être jamais il n'y aura l'être, ils s'appuyaient sur une évidence logique de causalité : il est impossible à l'esprit humain de concevoir qu'un adventice n'ait pas de cause autrement dit qu'il aille du non être à l'être par l'opération du saint néant. Il en ressort que si l'univers actuel a eu un début, il a irrémédiablement une cause. Et puisque cette cause elle même ne peut naitre du néant, il y a une totalité existante infinie temporellement, qualitativement, ou quantitativement qui est cause de notre univers... d'une manière ou d'une autre. Quant à la position épistémologique de Kant, elle est précisément ce qu'il ne faut JAMAIS faire au nom de l'originalité d'une révolution même lorsqu'elle est copernicienne. Et cette réalité logique sous jacente a même sa validité pour le réel lorsque l'on cherche une chaine causale : même cette chaine causale sera une totalité infinie DISTINCTE du cosmos de par son statut d'adventice par l'une de ses formes, y compris sous une forme panthéiste de conception du cosmos : par exemple je suis dans l'univers mais je suis distinct conceptuellement et matériellement -d’un certain point de vue- de l'univers. 
 
Même si un néant avait précédé l'univers, ce qui serait une absurdité de la pensée, ce néant ne serait pas vraiment un néant et alors nous sortirions progressivement du non sens rationnel après l'avoir affirmé. Le néant est une possibilité qui ne surgit qu'avec un existant de contingence ou alors il n’est qu’un élément partiel et relatif de la nécessité. Il peut avoir un degré de réalité. Mais un existant fini surgit toujours d'un existant fini ou infini, jamais du néant absolu, qui est une fiction de l’esprit. La nature elle-même oscille avec des ambigüités de vide et de présence mais toujours même lorsqu’il y a un vide, il y a une présence. 
 
Autre chose à vous amis des sciences de la nature : jamais la qualité tout comme la quantité ne peuvent surgir du néant. Qu'est ce que cela implique ? Que jamais aucune information déterminant le réel ne surgit sans support de détermination ou d'auto détermination relative, que jamais une information vient du désordre ABSOLU, mais toujours avec un ordre relatif, une détermination initiale, permettant une marge PARFOIS IMMENSE d'indétermination. Nous le voyons par exemple en biologie de manière évidente mais de manière plus houleuse apparemment dans le système de la science physique moderne que je ne connais pas. Ainsi continuons dans les vérités a priori : tout comme un existant ne peut surgir du néant, avant toute observation ou confirmation mystérieuse, l'esprit humain ne peut concevoir que les attributs de cet existant puissent surgir de nul part : Il existe nécessairement une information donnant le forme aristotélicienne du réel et cette information elle même ne peut être incarnée que par un existant ou un sous-existant d'existant. L'existant et l'information ou la matière et la forme : remarquez comment l'hylémorphisme fournit des indices décisifs pour ne pas commettre d'erreurs dans les sciences. ces réalités métaphysiques scientifiques nous n’avons même pas besoin d'observer la nature, ni d'expérimenter quoi que ce soit de concret pour les établir : il me suffit de me rendre compte qu'avec n'importe quel concept, je vais devoir me représenter de manière concrète la manière dont il se réalise dans le réel ou dans mon imagination, donc nécessairement chaque terme porteur de sens aura irrémédiablement un degré d'incarnation à travers un réseau d'existants. Observez qu'il n'est pas question de renoncer à l'expérience mais au contraire de fonder en partie l'a priori impliqué tout entier -et parfois immense- sur une expérience originelle c'est à dire sur toutes les conséquences logiques futures d'une observation SANS AUCUN RECOURS à une observation d'appoint. Cet a priori va se fonder soit sur l'imagination créatrice par les possibilités, soit sur le système rigoureux de la logique et de la rationalité par les nécessités, le tout se combinant parfois sous la forme d'une possibilité crédible impliquée par des considérations rationnelles nécessaires.  
 
Ce qui est subsumé par un concept est le nombre d’occurrence de ce qu’implique la réalisation concrète, incarnée et réelle de sa définition. Cette réalisation elle-même peut être un réseau d’incarnations issues des concepts d’étant, de relation et d’action-état. Cela veut dire que des concepts peuvent ne jamais être contenus par hiérarchie mais peuvent s’associer soit de manière nécessaire soit de manière possible chez des existants et des situations existantes impliqués par des concepts. Chaque concept peut être subordonné à un autre sous réserve qu’il acquiert une définition distincte associée à la définition commune de son supérieur hiérarchique et sous réserve qu’il s’associe potentiellement avec la définition d’un autre concept. Pour définir un sens, l’on doit associer un sens avec un autre sens et de manière ultime ces sens vont se lier toujours avec des incarnations dans un espace et dans un temps. 
 
Constatez comment la vieille métaphysique, que plus personne ne pratique aujourd'hui pour stimuler sa créativité conceptuelle et sa connaissance du réel, nous apprend peu de choses mais de bonnes choses qui permettent d'éclairer le savoir actuel et de garder les pieds sur terre. Voyez aussi comment la vieille métaphysique abandonnée, jetée dans la poubelle de l'histoire -parfois par ceux là mêmes qui faisaient mine de la reprendre- vous permet d'évaluer le degré d'irrationalisme des philosophes contemporains y compris et surtout les plus célèbres (Heidegger, et souvent la clique "post moderne" nous dit on) Cependant il n’a jamais été affirmé que la métaphysique n'avait pas ses limites. Elle en a effectivement parce qu'elle s'occupe de connaissances certaines ou de possibilités de connaissances qu'il convient souvent de matérialiser lorsqu'elles ont un statut de possibilité ou d'hypothèse probable et Dieu sait, Lui, que les hypothèses en métaphysiques sont potentiellement immenses et abondantes.  
 
Le physicien devra alors répondre à la bonne vieille question des occidentaux "Dieu existe t il ?" de cette façon : cela dépend de votre définition de Dieu ! Cette définition répond elle aux lois de la logique, que j’utilise sans m’en rendre compte lorsque je fais de la physique ? Si oui alors Dieu existe effectivement, sinon alors il n'existe pas. Jusqu'à où la logique permet t elle de définir Dieu par l'idée de nécessité ? De cette façon : un existant -y compris envisagé en tant que totalité causale- sans début ni fin, qui ne s'use pas, qui ne disparait pas, infini potentiellement et réellement, qualitativement potentiellement et quantitativement qui ne peut atteindre un niveau de contradiction insurmontable dans le sens où l'esprit humain ne peut concevoir qu'il puisse cesser d'exister, puis de ré exister, qu'il existe et qu'il n'existe pas à la fois ou qu'il produise un système contradictoire même jusque dans les contradictions d'action de ce système comme la pensée dans un cerveau humain. Leibniz avait saisi cette particularité logique de manière remarquable. La phrase "Dieu peut tout faire" "oua houa ala kulli chay’an kadir" prononcée par les musulmans est absurde si on la prend au mot (D'ailleurs énormément de phrases deviennent absurdes lorsqu'on les prend au mot). 
 
Lorsque nous parlons d'absurdité, nous parlons de nihilisme antilogique et si un esprit humain admettait sans cesse des non sens violant son système sous jacent pour penser le vrai, nous serions dans un état de nihilisme avancé et de destruction généralisée de la connaissance suivi d'une désintégration de la civilisation et d'un abrutissement des hommes : des animaux, des déchets d'humanité, des reliquats d'hommes. Si nous autres philosophes rationalistes nous faisons confiance à la très ancienne logique aristotélicienne c'est parce qu'elle nous livre quelque chose du réel. Elle est un outil qui nous a permis de vivre et de survivre. Et nous avons survécu parce que nous étions en conformité -par notre système logique- aux données systématiques du réel. 
 
Remarquez cette ironie : l'outil -la logique- qui permet au philosophe de vieux style de mettre l'évidence de Dieu et de l’absolu aux yeux des hommes du peuple, du dandysme pseudo philosophique d'athéisme non logique, et des scientifiques est le même qui oblige le philosophe à modérer Sa Puissance et peut être sa propre puissance selon les insensés ou les inconséquents comme El Gazeli. Qui donc fera jamais plus sage qu'un philosophe de vieux style scolastique ? Remarquez aussi que la définition logique de Dieu n'est pas une hypothèse métaphysique mais est une réalité physique irrémédiable. C'est pourquoi la métaphysique peut arriver dans l'absolu à un statut de certitudes rares ayant valeurs scientifiques en tant que connaissances objectives ou au minimum avec un statut d'outil cognitif. 
 
Tout ce qu'un philosophe rationaliste a à faire c'est de dire ce qu'un esprit humain peut concevoir et ce qu'il ne peut pas concevoir. Même si un jour par un miracle extraordinaire, l'on découvrait que les lois de la nature et même d'une totalité ne répondent pas toujours aux lois de la logique, tout ce qu'il serait en droit de nous répondre serait : "irrémédiablement les lois de la logique et de la métaphysique nous livrent quelque chose du réel, peut être même que la métaphysique est un outil scientifique contre l'erreur : il n y a jamais d'effet sans cause, ni d'existence sans existant, ni d'être sans étant, ni un système réel sans logique, ni une logique sans logos, ni de sujet sans objet, ni de réalité sensible se contredisant, ni un esprit humain sans contradictions potentielles." 
 
Justement un philosophe rationaliste bien qu'il se fonde sur les piliers de la rationalité ne doit JAMAIS se priver de la fantaisie, ni de l'originalité, bref de l'imagination créatrice. Et par là même il doit s'autoriser les plus grandes absurdités logiques comme méthode de connaissance transitoire, c'est un processus décisif pour générer l'avancée potentielle de connaissances. Le raisonnement par l'absurde est par exemple une expression particulière de la stimulation de l’imagination créatrice. Par cette dernière le philosophe rationaliste admet qu'il ne sera jamais Dieu, ni un prophète -bien qu'il soit souvent plus précis- : il peut faire des erreurs de logiques tout autant que des fantaisies intrinsèquement fictives. Même celui qui écrit ces lignes n'est lui même pas exempte d'absurdités. 
 
Si maintenant nous répondons à de vieilles questions métaphysiques et morales, notamment les possibilités contradictoires et l’absurdité logique chez l'existant nécessaire c'est que nous estimons que nous pouvions y répondre de bien meilleure façon, avec une ancienne terminologie, et des options originales, que les hommes ont abandonné, bref que nous pouvons répondre à certaines questions onto-théo-logiques (comme un certain l'a dit) de manière plus précise de nos jours et que ceci peut avoir des implications inattendues dans l'absolu. 
 
Lorsque ces questions auront une réponse satisfaisante alors nous nous pencherons vers d'autres, tout simplement. Il arrivera un jour où la métaphysique s'épuisera ne serait ce qu'à cause de la chute de l’extinction de sa pratique dans la civilisation et de réponses objectivement ou subjectivement définitives. Mais à l'instant précis où nous écrivons, ce jour n'est pas tout à fait arrivé.  
 
Les réponses apportées à ces problèmes anciens posés par l’humanité grecque et l’univers scolastique ne sont pas du tout satisfaisantes. Nous restons convaincus que le problème des universaux soulevant la relation de la pensée au monde, la régression à l'infini, la causalité et son interprétation, l'analyse conceptuelle de l'existant, la manière dont on comprend ou explique une possibilité ou une réalité sensible ou non sensible de cet existant, la catégorisation du monde, la mention ou non de l'incarnation réelle des concepts, l'examen de nos pensées et de la contradiction en générale, la contradiction chez l'existant nécessaire de par sa constitution intrinsèque et ses actions possibles (préoccupation de Leibniz), la spéculation rationnelle a priori sur la totalité des existants comme totalisation conceptuelle de plusieurs univers possibles ou inconnus à l'intérieur d'un incréé d'une nécessité absolue, peut apporter du sang neuf dans un contexte moderne précis et peut être inutile dans un autre. 
 
Derrière ces questions, il nous faut examiner en réalité certaines thèses modernes. Pourquoi estime t on qu'il peut y avoir contradiction dans la nature ? Quel est le statut de la logique ? La phénoménologie est elle toujours pertinente, contre la métaphysique ? Comme herméneutique ? Comme méthode ? Comme critique de l'objectivité scientifique ? L'objectivité rationnelle a priori peut apporter beaucoup de choses, jusqu'où l'examiner c'est à dire la critiquer, quelle est son utilité, jusqu'où l'accepter ou la mettre à l'écart ? 
 
Mais que signifie rationnel objectif a priori ? Il s'agit de prendre en compte aussi l'expérience, le monde scientifique, le monde pratique, livrant des connaissances objectives à toutes les échelles de la connaissance, et de se demander jusqu'où nous pouvons aller dans ce qu'il est possible d'admettre ; et ce en utilisant la logique, la pensée rigoureuse, l'imagination créatrice, qui comprend la créativité conceptuelle, la créativité visuelle ou imaginale et la créativité dans les hypothèses explicatives ou compréhensives. 
 
A chaque moment notre recherche concernera la réalité objective, le monde réel visible ou invisible, et la manière dont nous la pensons, la pensée sera dirigée vers l'objectivité possible ; à chaque moment notre recherche considérera les implications hypothétiques, les implications logiques inévitables d'une expérience puis consistera à la dépasser sans la mépriser, la pensée sera dirigée vers l'a priori ; à chaque moment notre recherche considérera ce qui est cohérent, nécessaire ou possible, la pensée sera alors un exercice rationnel, portant sur les possibilités du réel. 
 
Remarquez là que nous ne décrivons pas la métaphysique en particulier mais certaines tendances rationalistes de la philosophie en général. 
 
La plupart du temps, de par l'intelligence actuelle et selon les canons de l'intelligence actuelle, ces spéculations se manifesteront par un nombre très grand d'hypothèses classées par probabilité, quelques certitudes -très peu nombreuses- absolument incontestables portant sur le réel, une utilité scientifique pour les sciences sociales du point de vue de la méthode a priori, de l'interprétation. Son utilité pour les sciences de la nature consistera principalement à rappeler les erreurs épistémologiques et à comprendre les implications logiques de la connaissance, à démembrer les présupposés généraux et les possibilités in envisagées, à clarifier les concepts scientifiques et leur sens catégorial et catégorique, à rappeler ce que l'esprit humain peut penser et ce qui lui est impossible de ne pas penser et de décrire dans quelle mesure cela lui donne des informations sur le réel. Cette science, la métaphysique pourra aussi produire des connaissances certaines inattendues si l'intelligence évolue par l'eugénisme. Dans ce cas la spéculation pourra connaitre une déduction juridique de plus en plus par les facultés intellectuelles et de moins en moins par l'expérience en elle même. 
 
C'est pourquoi aussi la métaphysique va reposer parfois sur une totalisation du savoir et qu'elle sera amputée dans son avancée spéculative, inévitablement, par la chute de la technique et des sciences, mais que c'est le seul mode rationnel de connaissance que nous avons lors de la disparition potentielle des sciences expérimentales reposant sur les monde matériel et technique et de par la chute du monde actuel et une perte du savoir scientifique, social, technique et technologique : la chute d'une partie de ce qui fait la civilisation.